jeudi 5 novembre 2009

This is the end (?)


Ces 4 semaines sont passées à une vitesse incroyable. Je suis ravi d’avoir passé autant de temps avec mon père, d’avoir rencontré cette cousine “d’Amérique”, et d’avoir profité des mille et une activités proposées par cette ville passionnante qu’est MontréaL Une chose est sûre, je reviendrais. Et puis, Isabelle m’attend pour me faire visiter New York, qui n’est qu’à six petites heures en voiture.


Entre mon road trip prévu dans le sud des Etats-Unis et cette nouvelle virée prévue à Montréal, je crois bien qu’il me faut garder ce blog ouvert encore un moment. Mais désormais en lui donnant une orientation plus précise : narrer mes péripéties en Amérique du Nord.

To be continued…



(par contre, Blogger commence à sérieusement me gonfler avec son habitude de modifier les paramètres sans cesse. Si je ne maîtrise pas l'html d'ici là, il est probable que je change de crémerie)

Dernière ligne droite


Lundi.
J’arrive enfin à croiser Bïa, qui a un emploi du temps surchargé avec la sortie de son livre “Les révolutions de Marina”, un roman partiellement autobiographique. Je la retrouve dans un bar où elle est interviewée lors d’une émission radio en
public pour sa promo, puis nous laissons en paix les ptits journaleux culturos pour aller déguster un chocolat chaud au Festin de Babette. Le chocolat en question est l’un des meilleurs que j’ai pu boire, Barcelone compris.

Second match d’impro de la CIA. Les équipes sont un cran au dessous de celles de la semaine dernière, mais elles gèrent sérieusement malgré tout. Les pubs pour La belle province, un fast food local, sont particulièrement réussies. Je prends des notes et je me bidonne.


Mardi.
Yann, un autre pote montpellierain émigré à Montréal, me propose de le rejoindre à un 5 à 7 (les afterwork québecois). Celui-ci débute par la conférence organisée pour la sortie d’un bouquin (c’est de saison, semble-t-il). L’auteur, Mitch Joel, se positionne un peu comme un prophète de la communauté des geeks réseauteurs. Son livre, Six Pixels of Separation, semble destiné à devenir la nouvelle bible du webmarketing. Ou pas. Mister Joel ne me convainc pas vraiment. En tout cas, il brasse très bien l’air, et fait de gros efforts pour ne jamais entrer dans le vif du sujet du livre. Il aurait pu, peu ou prou, donner la même conférence sur un concept de broccoli en tube, ou sur celui d’une pile nucléaire biodégradable. Je suis mauvaise langue, soit, mais je n’aime pas assister à une mauvaise démonstration de rhétorique à volonté commerciale. S’il veut nous embroccoliser, qu’il le fasse au moins avec panache.

Isabelle me propose d’aller voir l’Orchestre Symphonique de Montréal pour un prix dérisoire (5$, contre plus de 90 initialement). Je saute sur l’occasion, et je me régale de la maestria de Maxim Vengerov, chef d’orchestre d’exception. Autant le double concerto pour violon et violoncelle de Brahms est mignonnet, mais manque définitivement de corps à mon goût (le malvoyant ronfleur du rang de derrière semble être de mon avis), autant la Symphonie n°6 de Tchaikovski, dite “Pathétique”, est tout simplement sublime. Un grand moment de musique...


Mercredi.
Echec : je tente d’aller voir le spectacle de Josh, un gars de l’improv du dimanche avec le courant est bien passé, mais le show est annulé faute de spectateurs (on est six dans la salle). Tooo bad!


Jeudi.
Seconde visite du quartier italien. Sous la neige, cette fois. Je ne trouve pas les articles que je venais y chercher (un gilet d’inspiration espagnole, pour les faquins, et un magnifique masque
en latex, malheureusement une taille trop grande). Par contre, j’y déguste le meilleur capuccino dans lequel j’ai pu tremper les lèvres, et une excellente pizza, qui me vaut une étrange péripétie. Je termine gentiment ma pizza quand une carafe d’eau échappe des mains d’un serveur, et explose littéralement sur la table à quelques centimètres de moi. Je termine de mâcher tranquillement tandis que les morceaux de verre volent tout autour de moi, au risque de transformer en porc-épic cristallin. D’accord, j’exagère un poil, mais l’incident était franchement impressionnant, rétrospectivement.

Dernière séance d’escrime. Uniquement à la rapière, cette fois. On travaille quelques parades intéressantes, puis on attaque une longue session de combat libre, dont la seconde partie se fera à deux armes, rapière et main gauche. Les passes d’armes sont tellement rapide que c’en est presque flippant. Je récolte une paire d’égratignures sans gravité, mais l’experience est plus que concluante. Va falloir que je bosse avec Aurélien dans cette direction, je sais que ce type de travail lui manque aux faquins. Enfin, quand j’aurais récupéré un vrai niveau technique. Deux années sans escrime (ou presque, si je compte les quelques séances de sportive à Winthrop) m’ont méchamment rouillé.

Je me pose ensuite à Second Cup avec Jean, un grand barbu déguingandé rencontré chez les Duellistes, Je teste le cidre chaud, un concept savoureux que je vais probablement tenter d’exporter en France. Jean me raconte un peu son parcours, entre graphisme et consulting marketing. On cause, on échange, et il m’invite à un brunch qu’il donne un dimanche par mois chez lui. Très tentant…


Vendredi.
Buffet chez Alain Delaporte, un confrère de mon père qui termine actuellement sa tournée québecoise. Toute l’équipe des Grands E
xplorateurs est là, ou presque, et le déjeuner se déroule dans une ambiance intriguante, mi-familiale mi-professionnelle.

Visite nocturne du Jardin Botanique avec Pha. Le parc lui-même est tout simplement gigantesque. On sent qu’on est loin de la vieille Europe et de son manque de place compulsif. Quelle idée étrange que celle de se rendre dans un jardin botanique à la nuit ? Les fougères sont carrément pas loquaces à c’t’heure, et des loupinous pourraient bien se planquer dans les fourrés. Certes, certes, mais durant tout le mois d’octobre y est organisé deux expos, une de citrouilles décorées, l’autre de lanternes chinoises. Elles nous offrent un ticket aller pour un retour en enfance. Il fait mochement froid, mais la ballade est vraiment sympa, les lanternes sont franchement jolies, et les citrouilles bien marrantes. On en profite pour faire un tour des serres classiques, avec bonzaïs, cacti, orchidées, et autres gazons décoratifs imbroutables.

Souper dans un resto afghan avec mon père, Richard-Olivier, son accompagnateur au Québec, et Isabelle. La nourriture est délicieuse. La façade du resto est fascinante, un assemblage déstructuré de boiseries vernies. On est loin du cliché du resto afghan simple et familial, mais c’est aussi ça, la mondialisation.

Petit passage par le Rouge dont je ressors assez vite, l’ambiance du vendredi étant très différente de celle du samedi. Adaptée à la clientèle beaucoup plus jeune, la musique ne tient plus guère la route.

Samedi.
Un peu de magasinage. Je trouve de la Cajeta Quemada, dont je suis devenu un grand fan au Texas, et que je souhaite faire découvrir à Isabelle (ce petit miracle gustatif est une sorte de caramel au lait de chèvre à tartiner, l’équivalent mexicain du Dulce de leche). Je goûte également un excellent cheesecake aux fruits rouges à Kilo, dont je ramène une version au chocolat noir pour mon paternel.

Séance de Power Shaking, suggérée par Jean, où j’emmène ma cousine. En quoi que ça consiste, cette affaire-là ? C’est tout simple : il faut laisser tout son corps vibrer sur une musique catalysante pour faire sortir les bad vibes accumulées tout au long de l’année. Cette activité, idéale pour une saison morbide comme l’automne, est censée permettre à tout le corps de se régénérer en remuant l’adn (c’est comme orangina : faut secouer, sinon la pulpe, elle reste en bas). Selon le gars qui dirige la séance, le Power Shaking serait un remède absolu (ta femme reviens, tu gagnes au loto, la chance sur toi et ta famille pour treize générations, paiement après résultat, tout ça). Whatever… L’expérience est néanmoins intéressante. L’asso qui organise cette affaire compte dans ses rangs quelques gentils babouses qui ne semblent pas être complétement redescendus sur terre après leurs divers trips chelous dans les 70’s (certains m’ont lancé des sourires franchement inquiétants), mais l’ambiance est mignonnette. On ne s’éternise pas après l’atelier, Isabelle se faisant dévorer des yeux par une dame aux appetits sensuels apparemment contrariés, ou simplement gourmande.

Revigorée par cette séance de shaking, Isabelle décide de me suivre au Rouge. Après une bonne demi heure de musique djeunesque et consensuelle, mais efficace, le DJ met le turbo et passe en mode oldies. C’est du bon, du très très bon. Quelque part entre le Rockstore cuvée ‘97 et la salle du bas du Memphis. Le panard intégral ! Je manque de construire un petit autel au pied de la cabine du DJ. Après réflexion, la musculature noueuse du videur me dissuade d’ériger cet humble temple à la gloire de ce héros des temps modernes. Je termine la soirée épuisé, mais heureux.


Dimanche.
Le brunch chez Jean est défini par un thème, changeant chaque mois. Aujourd’hui, celui-ci est “Fiction”. Le thème doit transparaître dans les aliments apportés, la tenue de l’invité, ou tout autre média plus ou moins crédible. Je choisi de rendre hommage par un jeu de mot particulièrement capillotracté à une série qui a bercé ma jeunesse. J’arrive donc au brunch avec “trio d’melon et boîte de fruit”. Sans commentaires…

Je rencontre quelques individus intéressants, je cause de nouveau avec Jean, je festoie, je lampe des litres de jus de fruit organique. C’est fête ! J’ai également un petit clash avec théâtreuse locale lorsque je lui annonce que je dois me rendre à un cours d’impro en anglais. Visiblement, l’idée qu’un Français vienne “faire des affaires en Anglais” à Montréal la blesse profondément. Que la communauté francophone québecoise se batte pour protéger sa culture de l’invasion anglophone, je trouve la démarche tout à fait légitime. Qu’un Français soit regardé de travers s’il ose faire preuve d’ouverture culturelle, c’est une autre histoire. Soit, je ne suis pas Québecois, et je ne sais pas ce que signifie de voir chaque jour sa culture grignotée par l’hégémonie anglophone, mais quand même, son manque d’open-mindedness me sidère. Je la laisse chialer, mais je n’en pense pas moins.

Dernier atelier d’improv à Ste Catherine. Les courbatures héritées de la soirée d’hier se font salement sentir. L’atelier est mené par l’un des deux gars de la semaine dernière, et je me trouve franchement sous-performant. Je décide de monter sur scène malgré tout. Il serait dommage de louper une occasion pareille. Je mange un morceau, je m’étire sérieusement, et je me prépare à affronter ma toute première scène en anglais (ok, la vraie première était l’an dernier pour Create Carolina, mais je ne faisait que danser et figurer, ça ne compte pas).

Le show se passe plutôt bien. Celui-ci est dirigé par Sandy, arrivée juste avant la fin de l’atelier. Elle est assistée par un italo-canadien, pilier des cours du dimanche. Je pense ne pas trop mal me débrouiller dans l’ensemble, jusqu’à ce qu’arrive la dernière presta. Celle-ci est un véritable cadeau. Je dois jouer avec Josh sur le thème “Average day in Hell” (une journée ordinaire en enfer). Je puise dans mon expérience au Lilith’s Club et je me régale à interpréter un Lucifer branleur et has-been. Un petit hommage à cet excellent film qu’est Constantine en guise de final, et on termine avec une fort jolie note (4/5). Hé oui, le show est toujours Maestro, et les toutes les prestations sont donc notées par le public via l’applaudimètre. L’un des acteurs est désigné gagnant grâce à l’avance confortable qu’il a sur le peloton composé par les cinq autres, dont je fait partie. Pas mal, pour une première.

Dernière bière avec mon père dans un pub à coté de l’appart. On y écoute jouer un mauvais sosie de Keziah Jones, puis un excellent auteur-compositeur local.


Lundi.
Le rush du dernier jour. Je passe deux heures à chercher un bonnet très particulier, qui sera du meilleur effet pour jouer avec mes chers Ours.

Et c’est déjà le départ…


lundi 2 novembre 2009

Nature & Découverte


Semaine sous le signe de l'évasion : virées hors de Montréal et découverte de l'autre Québec, celui avec des narbres feuillus, des fougères végétales, et des pitits nanimox à poils. Ou presque.


Lundi.
Aujourd’hui, c’est l’Action de grâce, le Thanksgiving local. On sent une agréable senteur de congé dans l’air. Pour les non initiés, Thanksgiving est une fête célébrée par les Nordaméricains pour remercier les Amérindiens (Natives en ricain, Autochtones en québecois). Les remercier de quoi, me direz-vous ? D’avoir sauvé les miches de leurs pionniers d’ancêtres en leur filant des dindes à bécqueter lors d’un hiver particulièrement rigoureux. Du coup, on partage une dinde en famille, la bestiasse étant généralement accompagnée de patates douces et de toute une ribambelle de mets simples, riches, et goûtus. L’occasion de baffrer lors d’un joyeux gueuleton, quoi. Aux yeux de nombre d’Américains, cette fête est d’ailleurs plus importante que la Noyel, n’en déplaise à Coca Cola et à son fameux Père Noël rouge et blanc.

Premier match d’impro. Un vrai match, un qui sent sous les aisselles, avec la patinoire, l’arbitre, les maillots : la totale ! Montréal ayant vu naître la discipline, on y trouve plusieurs ligues, comme de juste. Le spectacle de ce soir est accueilli par un bar, le Café Campus, qui abrite une salle de spectacle fort sympathique. La ligue qui y performe tous les lundi est la CIA (la Coalition des Improvisateurs Anonymes). Première impression : ils sont forts, très forts ! Les Ours Molaire, mon équipe d’impro sur Montpellier, a un sacré chemin à faire avant d’arriver à leur niveau. Le match commence avec une histoire de tigre domestique gay, et se termine par une parodie hilarante de Pimp my ride : “Pimp my burger”. Je suis fan. Je reviendrais. En nombre et armé, s’il le faut !


Mardi.
Virée à Québec avec mon père. Je découvre une très jolie petite ville, mais un poil trop conservatrice à mon goût, comme nombre de capitales politiques et administratives de par le monde. Il drache sa race, ce qui entriste un peu la visite, mais ça n’amoindrit que modérement
mon plaisir. Le château Frontenac est à couper le souffle. Ce mammouth architectural est un gigantesque bordel chatoyant qui n’a jamais cessé de faire la gloire de la ville depuis son érection, au XIXe siècle. 618 chambres, ça fait une cabane plaisante pour passer un week end au coin du feu.

Mon père et moi boudons le château, très surfait, pour préférer passer la nuit chez un couple charmant, qui ont fait gîte du passant durant des années (l’équivalent local des chambres d’hôte). Pas de repas compris dans la résa le soir, ce qui me permet de tester Tim Hortons, qui est probablement le pire fast food dans lequel j’ai manger, Mc Do compris. Rattrapage le lendemain matin avec déjeuner gargantuesque (petit déjeuner pour nous. Les Québecois utilisent la même dénomination que les Belges pour les trois repas de la journée : déjeuner, dîner, souper).


Mercredi.
Retour par la nationale pour profiter du paysage. Je conduit sur tout le trajet. Ca me fait un bien fou de me retrouver derrière un volant. Il faudrait vraiment que je conduise plus souvent (bien que la moto m’attire infiniment plus). En chemin, on croise l’un des nombreux loups de fleuve qui vi
vent le long du St Laurent. Je suis ravi d’écouter mon père partager des histoires de navigation avec un autre marin (fleuvien, en l’occurence).


Jeudi.
Je passe voir Isabelle à son centre de yoga. Le sentiment de paix qui se dégage de l’endroit est impressionnant. Presque enivrant. Je serais curieux d’aller à l’un de ses cours, à l’occasion, même si le yoga n’est définitivement pas fait pour moi. Elle m’emmène ensuite visiter les abords du marché Jean Talon, la Petite Italie locale. J’apprécie de me balader dans ce quartier, particulièrement vivant, populaire dans le meilleur sens du terme.

Nouvelle séance d’escrime. Je teste d’abord l’épée longue médiévale. Sensation étrange. Les mouvements de base sont assez différents de ceux de la rapière. Je me trouve franchement pateau tant que je suis à la lettre les directives, mais je commence à bien mieux me débrouiller dès que j’adapte les mouvements de type rapière. Ceci dit, l’arme que je tiens est en bois. Je doute de pouvoir faire la même chose avec le poid d’une lame en acier. Séance de rapière dans la foulée. Le travail au masque m’apporte de nouveau des sensations inhabituelles, mais instructives. On termine la séance par un peu de combat libre. Et là, c’est le choc : wooow, ça va vite, très très vite ! Je me rend compte à quel point on travaille à une vitesse largement inférieure dans le cadre de l’escrime de spectacle. Nous sommes bien loin de la vitesse correspondant à un combat un tant soit peu crédible. Bien du boulot en perspective…

Sortie au Tokyo le soir, dont j’aurais mieux fait de m’abstenir. Je me couche très - trop - tard, je serais raide toute la journée du lendemain, et manquant clairement de motivation pour faire quoi que ce soit de constructif.


Vendredi.
Braaaaiiiinnnnsss…


Samedi.
Virée dans le sud-est avec Isabelle. Elle me fait découvrir trois petites villes : Sutton, Knowlton et Magog. Toutes trois font très Nouvelle Angleterre, et abritent d’ailleurs d’importantes communautés anglophones. Communautés aisées dans l’ensemble, voire sérieusement riches, comme à Knowlton. Ma ville préférée reste Sutton, avec sa forte communauté artistique et son a
mbiance décontractée. On termine l’après-midi par une petite balade le long du lac Memphrémagog (c’est Indien, ça ne s’invente pas, un nom comme ça).

Souper dans un resto indonésien le soir, où je rencontre le nouveau patron de Connaissance du Monde, qui est ce qui se rapproche le plus d’un patron pour mon père. Le gars est assez jeune, plutôt sympa, et saxophoniste de jazz à ses heures perdues. On vit vraiment une époque formidable.

Soirée au Rouge. Le DJ est un cran en dessous de sa prestation de la dernière fois, mais je passe néanmoins une excellente soirée.


Dimanche.
Improv au théâtre Ste Catherine. Sandy a été remplacée par deux gusses, plutôt pas mauvais, mais manquant de cette fougue qui m’a tant séduit chez la donzelle la semaine dernière. L’atelier est tout de même intéressant.


La semaine prochaine sera également ma dernière au Québec. Ne manquerait-il pas une paire d’histoires croustillantes, consternantes, voire tragiques, pour terminer ce séjour en beauté ? Que peut bien me réserver l’avenir ? Le suspense est à peine soutenable…

Petite parenthèse râlerie : vous n'appréciez que modérement les divers changement de police entre chaque post (voire dans un même post) ? Je vous rassure, c'est la même chose pour moi. Blogger est un petit animal facétieux qui aime bien changer les paramètres quand ça lui chante, et je n'ai pas encore trouvé le moyen de tout formater. Mes plus sincères excuses pour les difficultés de lecture.


jeudi 22 octobre 2009

Comme à la maison



Bïa, dont je parle dans mon précédent post, semble intéresser les mélomanes de tout poil. Si vous désirez jeter une oreille à sa merveilleuse poésie musicale, suivez ce lien.

Pour les photos de la semaine 1, cliquez ici.

Pour celles de la semaine 2 (celle dont je parle plus bas), cliquez .


Lundi.
Grand moment d’émotion : ma toute première poutine ! Me voilà désormais un peu québecois (le gène de la québequitude est nutritionnellement transmissible).

Pour ceux qui se demandent qu’est-ce donc que cette poutine dont je cause : la poutine est une sorte de cousine (très) éloignée de la tartiflette. Imaginez une solide portion de frites recouverte de grumeaux de cheddar et d’une sauce brunâtre légérement sucrée. Certaines places à poutine proposent des versions alternatives à cette base : poutine elvis, poutine végétarienne, poutine vivante (je blague, cette version-là n’existe pas puisque toutes les poutines sont servies encore vivantes).

Ma première poutine était une T-Rex, qui adjoint à la mixture sus-citée : jambon, bacon, saucisses grillées et un quatrième ingrédient encore non identifié à ce jour. Etant encore parmi vous quinze jours plus tard, je me considère comme un survivant. Je pourrais montrer bravement mes blessures de guerre à mes petits enfants. Ah, il fait moins le malin, le sac à main !


Mardi.
Journée à thème ciné. André Lapointe, directrice des Grands Explorateurs, le “Connaissance du Monde” local, organise une conférence de presse pour le lancement de son livre de cuisine sans frontières (enfin, une conférence sans presse, puisque les journalistes ne posaient aucune question…). Cette conférence est suivie d’une projection du nouveau film de monsieur Moreau mon père, “Viet Nam”, que je voyais en fait pour la première fois. Je dis pas ça parce qu’il est mon géniteur ou parce qu’il m’héberge gracieusement durant ce séjour au Québec, mais c’est de la bien belle ouvrage, avec un traitement original du sujet, et tout. Il a bien bossé, l’animal.

Après tant de stimulation neuronale, rien de tel qu’un divertissement enlevé, allégé en réflexion et chargé en hémoglobine. Aller mater Zombieland avec Pha tombait donc à point. Pour ne rien gâcher, le ciné est à moitié prix les mardis.

Zombieland est, ma foi, un film bien sympathique. Il a le bon goût de donner à ce bon vieux Woody Harrelson l’occasion de ressortir son stetson, et à Bill Murray de faire du grand Bill Murray, qu’il sait tellement bien le faire qu’on dirait le vrai, en mieux.


Mercredi.
Je découvre une boutique médiévale avec des fringues intéressantes, mais plus orientées GN que XVIIe siècle. Dommage, ce n’est pas ici que je pourrais trouver des costumes pour les faquins. Ils ont également des masques de toute beauté, fabriqués par l'Atelier Pirate, et des tricornes pirate à un prix vraiment intéressant. Je vais me pencher sérieusement sur la question…

J’assiste à une seconde séance du film de mon père, ce qui me permet de rencontrer Isabelle, une cousine émigrée depuis moult années en terre québecoise, et dont je n’ai appris l’existence que très récemment. Isabelle est un petit bout de femme débordant d’énergie, qui a récemment ouvert un centre de yoga thérapeutique après avoir travaillé dans le monde des affaires. On accroche bien, et on prévoit de se revoir quelques fois avant mon départ.


Jeudi.
Cours d’escrime avec Les Duellistes, une sympathique bande de médievistes s’essayant depuis peu à la rapière. Eux n’ont aucune velléité d’exhibitionnisme scénique. Ils font dans la technique et le concret.

Du coup, je tâte de la lame sous un angle nouveau : préceptes de Capo Ferro sans additifs, utilisation de masques d’escrime sportive et de tabards de cuir, et travail d’estoc quasi exclusif. Je suis assez déstabilisé par la dfférence d’approche, mais ça ne rend la pratique que plus intéressante.


Vendredi.
Diner avec Isabelle dans un resto au concept indécent : Juliette & Chocolat s’est spécialisé, comme son nom l’indique, dans les produits cacaotés. La fondue mixte chocolat mi-amer / caramel au beurre salé est tout simplement splendide. Le fondant au chocolat est un attentat à la décence.

Yuuummy!





Samedi.
Découverte de taille : Rouge, l’un des meilleurs clubs dans lequel j’ai eu l’occasion de mettre les pieds. Le lieu lui-même n’est pas extraordinaire, mais le DJ est une vraie perle. Un type qui joue quatre morceaux de Prince dans la même soirée devrait se voir décerner l’Ordre des Arts et Lettres.

Et encore, ça me semble être le minimum syndical...


Dimanche.
Je prends un cours (gratuit !) de théâtre d’impro. En anglais, s’il vous plait ! L’expérience est particulièrement enrichissante, et le challenge, de taille. La prof a une énergie absolument incroyable. Elle me fait terriblement penser à Tara, une amie de Rock Hill qui est elle aussi théâtreuse. Même façon de parler, même intensité, même présence scénique, c’est bluffant !

Je découvre l’impro anglophone avec grand intérêt. Elle est sensiblement différente de sa consoeur francophone. La première est axée sur le storytelling (raconter une histoire) alors que la seconde se focalise sur les vannes et le burlesque. L’anglophone est néanmoins drôle la plupart du temps (enfin, tout dépend des acteurs, et des thèmes traités, bien évidemment…).

Le cours est suivi d’un spectacle, “Maestro”, dont les acteurs sont sélectionnés parmi les élèves du cours. Le principe est simple : 12 improvisateurs en lice, 1 vainqueur. Un mélange entre une audition et Survivor, mais dans une ambiance saine et décontractée. Le niveau est très hétérogène, des pros cotoyant de acteurs newbies, mais ça rend l’expérience d’autant plus intéressante. J’espère avoir la chance de monter sur scène avant de partir.

Réponse dans une ou deux semaines...

mercredi 14 octobre 2009

Premiers pas en Nouvelle-France


Mercredi.

Mon premier contact avec Montréal est quelque peu décevant. Il fait à peine 8 degrés, le ciel est salement grisouille, et j’ai la sensation d’être dans une version délavée des Etats-Unis : trop de gens parlant francais, pas assez de choc culturel. Le frisson de la découverte aurait probablement été plus grisant si je n’avais pas passé près d’un an en Amérique du Nord. Quoi qu’il en soit, je file quelques coups de lattes à ma réserve et je me prépare à vivre au mieux cette nouvelle aventure. J'aurais cependant la preuve plus tard que Montréal peut être très lumineuse, même sous un ciel de plomb.


Jeudi.

Ma seconde impression est déjà bien plus alléchante. Dès les premiers rayons de soleil, la ville fait risette. Le mélange architectural est saisissant. Le Québec consacre 1% de son budget à l’architecture, et ça se voit. Pas étonnant que Montréal ait été élue Capitale Mondiale du Design en 2006, la première fois qu’une ville d’Amérique du Nord est ainsi distinguée.





Je prend une marche (une expression locale, traduction littérale de “to take a walk”) dans les rues autour de mon quartier, je fais quelques courses au shopy local (où je me retiens de bondir comme un cabri entre les rayons en trouvant des pop tarts et des cinnamon crunch toast. Madeleine de Proust, quand tu nous tiens…). Je prends tranquillement mes marques en terre québequoise.





En début de soirée, je retrouve Pha, un ami montpellierain fraîchement débarqué. Au programme : bières* et match de hockey* dans une salle rock mythique, les Foufounes
Eléctriques. Durant le match, le jet lag s’abat sur moi comme un rapace sur un souriceau parkinsonien, me laissant juste le temps de limaçonner jusqu’à mon lit avant de me vautrer dans les bras de morphée.


Vendredi.

Requinqué par une nuit de sommeil proprement indécente, je

commence une remise en forme sérieuse. Les tests médicaux ont laissé des traces, et je suis ravi d’avoir une salle de sport suréquipée à disposition pour corriger le tir. A moi les tapis qui roulent, les barres qui couinent, et les machines qu’on sait même pas à quoi elles servent !


Je profite de l’un des rares jours de congé de mon père pour me balader avec lui : quartier latin, chinatown, centre ville, vieux Montréal, je découvre une ville aux multiples facettes, fière de son passé, le regard résolument tourné vers l’avenir.


Quelques expos, une paire de musée, un marché d’art, je découvre le Montréal culturel, qui a la bon goût d’être particulièrement florissant.


Samedi.

Visite du Biodôme, un centre présentant quatre écosystèmes distincts : forêt tropicale, forêt laurentienne (une verdure locale), st-laurent marin, et les pôles. Ajoutez à ça une expo temporaire sur Madagascar, assortie d’une petite conférence de 20 minutes donnée par une ravissante biologiste, et vous avez une balade sympa pour la famille ou sans.


Le Biodôme est à quelques mètres du stade olympique, un gros machin surmonté de la plus grande tour penchée au monde, qui est gentiment impressionnante, tout de même. La grimpette en haut de la tour faisant 16$, je décide d’avoir piscine, par principe.


Le soir, je me fais un resto où je mange comme un chancrou des alpages pour peanuts, avant de me rendre à un concert que j’attendais avec une brûlante impatience. J’y retrouve pour la 4e fois ma chanteuse brésilienne préférée, Bïa, avec qui j’ai eu la chance de travaillé sur les festivals Paris-Brasil 2007 et 2009, et qui réside à Montréal. Contrairement aux concerts en France, elle joue ici avec ses musiciens, et ça se sent. L’alchimie est parfaite, le show est délicieux. Je suis fan, inconditionnellement (et sans arrière pensée aucune, n’en déplaise aux mauvaises langues).


Je termine la journée par un club anglophone*, qui me replonge à l’époque de mes virées à Charlotte et Austin, l’an dernier. Gros son dirty south, hip hop old school, rnb et tech groovy, la musique fait la synthèse des sons ricains et français. Un mélange intéressant, je me lâche comme il faut.


Dimanche.

Je profite de cette journée à fond, dans une bonne grosse session feignasse, à l’ancienne.




*Les bières : Croisez les bières américaines, françaises et belges, et vous aurez l’essence de la bière québecoise. Goûtues et faciles à boire.



Sans être transcendantes, elles forment un mélange agréable (bien que, dans le même registre, je reste fan de la Dos Equis mexicaine).


*Le hockey : fondamentalement, c’est de la boxe par équipe sur patinoire. Le palet (appelé ici rondelle) n’est qu’une excuse pour se foutre gentiment sur la gueule. Sport à haute teneur en virilité, à consommer avec une bonne bière à la main. Ceux qui vous soutiennent le contraire sont à la solde de la nation canadienne, ou essaient de vous vendre quelque chose.


Bon, d’accord, le seul match que j’ai vu voyait s’affronter les équipes de Montréal et de Toronto, à l’amour réciproque égale à celui unissant l’OM et le PSG. Mais quand même, ils passent vraiment leur temps à se cogner dessus, et avec la bénédiction de l’arbitre…


*L’Anglais : si le Français est la première langue officielle du Québec (et la seconde officielle dans le reste du Canada), le nombre d’anglophones est finalement assez important. Américains, Canadiens anglophones ou membres d’une quelconque diaspora, ils sont partout, et font résonner dans mes oreilles cette langue que j’apprécie tant.


Il faut dire que je loge dans ce que les francophones appellent le “Ghetto Mc Gill”, le quartier de l’université anglophone. Le taux de shakespearien y est donc particulièrement élevé, et c’est tant mieux.



dimanche 4 octobre 2009

In bed with wapiti


Et voici que votre série animalière préférée est de retour pour de nouvelles aventures !

Pourquoi ressortir ce blog de derrière les fagots après une pause si honteusement longue ? Parce que je suis de nouveau en vadrouille après pas loin d'un an de péripéties à la française. Je suis une fois de plus en Amérique, mais cette fois loin au Nord, là où qu’ça caille sévère et que les genses ont un accent à couper à la tronconneuse rouillée.

Mais au fait, qu’est ce qui m’amène au pays de la poutine et du sirop d’érable, des ours polaires et des marmottes à moumoutes ? Une sorte d’affaire de famille : mon père est actuellement en tournée pour 3 mois au Québec, et il m’a fort généreusement proposé de venir le rejoindre durant quelques semaines. Autant vous dire que je ne me suis pas fait prier… Ce n’était pas vraiment la période idéale pour moi, mais je ne pouvais décemment pas laisser passer une occasion pareille.

Surtout que le mois d’octobre est censé être l’un des mois les plus agréables pour découvrir cette partie du monde : l’Eté des Indiens assure un temps particulièrement clément (qui eu le bon goût d’inspirer voici quelques années l’un de nos plus grands chansonniers. Joe, si tu m’entends…), le Temps des Couleurs trempe son pinceau dans une magnifique palette de nuances flamboyantes avant de repeindre les forêts en rouge brasier et orange flammèche, et les oies font leur petit baluchon pour se sauver avant l’arrivée des frimas. Elles passeront nous faire un coucou avant d’aller se réfugier au sud, où le jazz fera dodeliner en rythme leurs mignonnes têtes blanches, à moins que ce ne soit les vapeurs de rhum arrangé.

Enfin bon, tout ca, c’est sur le papier. Comme toujours, la réalité est subtilement divergente. Le jeu des 7 erreurs, bientot sur vos écrans…

PS :

Pour les ceux-ce qui suivent l’histoire de près et à qui on ne la fait pas : oui, il y a des trous dans mes aventures, plutot balèzes, d’ailleurs, et non, je ne compte pas les remplir ici. Faites donc marcher votre imagination, que diable !

mercredi 3 septembre 2008

Charrette et caetera


Décidément, le temps passe à une vitesse incroyable dans cette satanée ville. Déjà un mois depuis mon dernier post et deux mois et demi depuis les dernières nouvelles fraîches.

Il est donc plus que temps de faire un nouveau bilan.

1 – Administration

Mon problème de papiers est enfin réglé. Il ne m’aura fallu « que » 5 mois et près de 1500 dollars pour obtenir enfin le nécessaire... Un léger goût d’amertume me reste dans la bouche quand je pense qu’un aller-retour en France dès ma perte de passeport me serait revenu beaucoup moins cher, et m’aurait fait gagner un temps précieux. Mais j’ai vaincu ! Trop tard pour qu’il soit intéressant à chercher un vrai job en parrallèle de mon stage, mais cela me permet néanmoins d'envisager un horizon plus qu’alléchant. Je vous en parlerais dans un prochain post.

2 – Déménagement

Hé oui, encore ! La nièce de ma patronne m’a proposé de co-louer son appart à un prix dérisoire (200$). Sachant qu’elle habite dans un quartier carrément plus sympa et plus central que mon ancien, je n’ai pas hésité longtemps avant de refaire mon sac. J’ai donc troqué un colloc gay et un gros toutou contre une prof de sport et deux chats et demi. J’ai perdu une connexion Internet correcte et la machine à laver dans l’affaire, mais on ne peut pas tout avoir dans la vie... J’essaierais de prendre des photos à l’occasion.

Ma nouvelle adresse, pour ceux que ça intéresse :

5310 Joe Sayers #220
Austin, TX 78756

3 – Taf

L’objectif de mon séjour à Austin n’était pas l’exploration du triptyque mythique « sex, drug & rock n’ roll » mais bien la noble tâche de maçonner mon avenir à grands coups de truelles stagiaires. J’ai donc passé mes premières semaines à Austin à chercher avec ferveur et foi une place dans une entreprise intéressante. Mes deux cibles prioritaires étaient le monde de la musique et celui des agences de communication, mais je travaille finalement pour l’Alliance Française locale. J’ai rencontré la Directrice quelques jours seulement après mon arrivée. Le courant est très vite passé, et je me suis retrouvé embauché sans même m’en rendre compte.

Quelque peu déboussolé par le rythme dans un premier temps (peu de missions précises, pas de deadlines, pas de bureau, et pas d’horaires ; je dois tout faire à ma sauce, comme un grand), j’ai rapidement réalisé l’extraordinaire opportunité d’avoir carte blanche : je peux ainsi exploiter les nombreuses compétences que j’ai patiemment développées durant ces deux ans de formation en communication.

Je construis actuellement un nouveau site Internet pour l’Alliance, ce qui me permettra d’implémenter les nombreuses recommandations que j’ai établies. En gros, je bosse comme un dingue, et je m’éclate. Le site devrait basculer dans sa version 2.0 dans les jours qui viennent. Voici l’adresse, pour ceux qui voudraient jeter un œil :

http://www.afaustin.org

4 – Teuf

Je bosse, certes, mais j’en profite aussi. Austin est réellement incroyable, les festivals s’enchaînent à un rythme effréné et les innombrables concerts, souvent gratuits, font vibrer la ville sur toutes les musiques imaginables. Je participe également à de nombreux événements organisés par l’Alliance, me permettant de mélanger travail et plaisir.

J’ai prévu de couvrir sur le site de l’Alliance les événements auquel j’ai déjà participé, et ceux que j’envisage de faire. Je ne ferais probablement pas de doublon sur ce blog. Si vous souhaitez savoir à quoi ressemble la vie culturelle Austinite, jetez un œil sur le site à l’adresse ci-dessus (et attendez une paire de semaines la version Française si vous êtes fâchés avec l’Anglais).

5 - Retour

Le compteur vient de s’enclencher, il me reste désormais moins de deux mois à passer aux Etats-Unis. Je vais donc essayer de profiter de ces dernières semaines pour faire le maximum de choses. La mauvaise nouvelle : mon rythme de bloguage ne devrait pas franchement s’améliorer. La bonne : je serais de retour dans quelques semaines, et pourrais donc vous parler de mon expérience de vive voix.

Mon programme post-US pour le moment : arrivée le 28 Octobre en France, petite quinzaine de jours entre Paname et Bruxelles, puis retour dans le Sud. Concert d’Asian Dub Foundation à Toulouse le 18 Novembre avec ma femme, puis… en route vers de nouvelles aventures !

Ma femme ? Ah oui, c’est vrai, j’ai oublié de vous dire que je me suis marié. Quelle tête en l’air je peut être, parfois. Allez, je vais essayer de vous en parler lors d’un prochain post.

Take care, guys.