Semaine sous le signe de l'évasion : virées hors de Montréal et découverte de l'autre Québec, celui avec des narbres feuillus, des fougères végétales, et des pitits nanimox à poils. Ou presque.
Lundi.
Aujourd’hui, c’est l’Action de grâce, le Thanksgiving local. On sent une agréable senteur de congé dans l’air. Pour les non initiés, Thanksgiving est une fête célébrée par les Nordaméricains pour remercier les Amérindiens (Natives en ricain, Autochtones en québecois). Les remercier de quoi, me direz-vous ? D’avoir sauvé les miches de leurs pionniers d’ancêtres en leur filant des dindes à bécqueter lors d’un hiver particulièrement rigoureux. Du coup, on partage une dinde en famille, la bestiasse étant généralement accompagnée de patates douces et de toute une ribambelle de mets simples, riches, et goûtus. L’occasion de baffrer lors d’un joyeux gueuleton, quoi. Aux yeux de nombre d’Américains, cette fête est d’ailleurs plus importante que la Noyel, n’en déplaise à Coca Cola et à son fameux Père Noël rouge et blanc.
Premier match d’impro. Un vrai match, un qui sent sous les aisselles, avec la patinoire, l’arbitre, les maillots : la totale ! Montréal ayant vu naître la discipline, on y trouve plusieurs ligues, comme de juste. Le spectacle de ce soir est accueilli par un bar, le Café Campus, qui abrite une salle de spectacle fort sympathique. La ligue qui y performe tous les lundi est la CIA (la Coalition des Improvisateurs Anonymes). Première impression : ils sont forts, très forts ! Les Ours Molaire, mon équipe d’impro sur Montpellier, a un sacré chemin à faire avant d’arriver à leur niveau. Le match commence avec une histoire de tigre domestique gay, et se termine par une parodie hilarante de Pimp my ride : “Pimp my burger”. Je suis fan. Je reviendrais. En nombre et armé, s’il le faut !
Mardi.
Virée à Québec avec mon père. Je découvre une très jolie petite ville, mais un poil trop conservatrice à mon goût, comme nombre de capitales politiques et administratives de par le monde. Il drache sa race, ce qui entriste un peu la visite, mais ça n’amoindrit que modérement mon plaisir. Le château Frontenac est à couper le souffle. Ce mammouth architectural est un gigantesque bordel chatoyant qui n’a jamais cessé de faire la gloire de la ville depuis son érection, au XIXe siècle. 618 chambres, ça fait une cabane plaisante pour passer un week end au coin du feu.
Mon père et moi boudons le château, très surfait, pour préférer passer la nuit chez un couple charmant, qui ont fait gîte du passant durant des années (l’équivalent local des chambres d’hôte). Pas de repas compris dans la résa le soir, ce qui me permet de tester Tim Hortons, qui est probablement le pire fast food dans lequel j’ai manger, Mc Do compris. Rattrapage le lendemain matin avec déjeuner gargantuesque (petit déjeuner pour nous. Les Québecois utilisent la même dénomination que les Belges pour les trois repas de la journée : déjeuner, dîner, souper).
Mercredi.
Retour par la nationale pour profiter du paysage. Je conduit sur tout le trajet. Ca me fait un bien fou de me retrouver derrière un volant. Il faudrait vraiment que je conduise plus souvent (bien que la moto m’attire infiniment plus). En chemin, on croise l’un des nombreux loups de fleuve qui vivent le long du St Laurent. Je suis ravi d’écouter mon père partager des histoires de navigation avec un autre marin (fleuvien, en l’occurence).
Jeudi.
Je passe voir Isabelle à son centre de yoga. Le sentiment de paix qui se dégage de l’endroit est impressionnant. Presque enivrant. Je serais curieux d’aller à l’un de ses cours, à l’occasion, même si le yoga n’est définitivement pas fait pour moi. Elle m’emmène ensuite visiter les abords du marché Jean Talon, la Petite Italie locale. J’apprécie de me balader dans ce quartier, particulièrement vivant, populaire dans le meilleur sens du terme.
Nouvelle séance d’escrime. Je teste d’abord l’épée longue médiévale. Sensation étrange. Les mouvements de base sont assez différents de ceux de la rapière. Je me trouve franchement pateau tant que je suis à la lettre les directives, mais je commence à bien mieux me débrouiller dès que j’adapte les mouvements de type rapière. Ceci dit, l’arme que je tiens est en bois. Je doute de pouvoir faire la même chose avec le poid d’une lame en acier. Séance de rapière dans la foulée. Le travail au masque m’apporte de nouveau des sensations inhabituelles, mais instructives. On termine la séance par un peu de combat libre. Et là, c’est le choc : wooow, ça va vite, très très vite ! Je me rend compte à quel point on travaille à une vitesse largement inférieure dans le cadre de l’escrime de spectacle. Nous sommes bien loin de la vitesse correspondant à un combat un tant soit peu crédible. Bien du boulot en perspective…
Sortie au Tokyo le soir, dont j’aurais mieux fait de m’abstenir. Je me couche très - trop - tard, je serais raide toute la journée du lendemain, et manquant clairement de motivation pour faire quoi que ce soit de constructif.
Vendredi.
Braaaaiiiinnnnsss…
Samedi.
Virée dans le sud-est avec Isabelle. Elle me fait découvrir trois petites villes : Sutton, Knowlton et Magog. Toutes trois font très Nouvelle Angleterre, et abritent d’ailleurs d’importantes communautés anglophones. Communautés aisées dans l’ensemble, voire sérieusement riches, comme à Knowlton. Ma ville préférée reste Sutton, avec sa forte communauté artistique et son ambiance décontractée. On termine l’après-midi par une petite balade le long du lac Memphrémagog (c’est Indien, ça ne s’invente pas, un nom comme ça).
Souper dans un resto indonésien le soir, où je rencontre le nouveau patron de Connaissance du Monde, qui est ce qui se rapproche le plus d’un patron pour mon père. Le gars est assez jeune, plutôt sympa, et saxophoniste de jazz à ses heures perdues. On vit vraiment une époque formidable.
Soirée au Rouge. Le DJ est un cran en dessous de sa prestation de la dernière fois, mais je passe néanmoins une excellente soirée.
Dimanche.
Improv au théâtre Ste Catherine. Sandy a été remplacée par deux gusses, plutôt pas mauvais, mais manquant de cette fougue qui m’a tant séduit chez la donzelle la semaine dernière. L’atelier est tout de même intéressant.
La semaine prochaine sera également ma dernière au Québec. Ne manquerait-il pas une paire d’histoires croustillantes, consternantes, voire tragiques, pour terminer ce séjour en beauté ? Que peut bien me réserver l’avenir ? Le suspense est à peine soutenable…
Petite parenthèse râlerie : vous n'appréciez que modérement les divers changement de police entre chaque post (voire dans un même post) ? Je vous rassure, c'est la même chose pour moi. Blogger est un petit animal facétieux qui aime bien changer les paramètres quand ça lui chante, et je n'ai pas encore trouvé le moyen de tout formater. Mes plus sincères excuses pour les difficultés de lecture.
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