dimanche 2 mars 2008

Attention : virée à haute teneur en culturalité

Parmi les nombreuses expériences ricaines manquant à mon tableau de chasse, la virée au ciné commençait à me titiller sérieusement.

Déjà un mois et demi passés sur le territoire US, et je n’avais toujours pas mis les pieds dans une salle obscure. Quelle honte ! J’ai eu le bonheur de combler cette faille voilà déjà 15 jours, un samedi, par une frisquette soirée d’hiver.

Je me préparais à passer la soirée devant mon ordi, hésitant entre bosser – pour changer – et me mater un petit divx.

Céline, l'une de mes deux collocatrices, rentre alors que je m'apprête à regarder l'excellent Kiss Kiss Bang Bang, et m’annonce qu’elle compte se faire une toile avec quelques amies.

Je ne fais ni une ni deux, sort mon plus beau regard de Chat Potté et tente de taper l’incruste.

Je me retrouve ainsi en compagnie de deux Françaises, d’une Américaine et d’une Suédoise pour aller voir un ‘dance movie’. Un autre gars aurait probablement rechigné face au programme ; personnellement, j’étais aux anges.

Céline, Danielle (l’Américaine) et moi décidons de prendre du pop-corn, histoire de faire dans le cliché. Un ch’ti Sprite accompagnera la nourriture afin qu’elle se sente moins seule au fond de nos estomacs.

Seulement voilà, je pense qu’il y a une incompatibilité majeure entre les systèmes de mesure Américains et Français. Ayant prévus de partager à trois le pop-corn, nous commandons un Large. Nous acceptons très innocemment la proposition du vendeur : prendre l’option ‘refillable’ afin d’avoir du rab à volonté.

À la fin du film, le seau de pop-corn – je ne vois pas d’autre mot pour le décrire un gobelet de cette taille – était à peine entamé au tiers. Gasp ! Et ce n’est pas faute d’avoir copieusement pioché dedans. Un Small pour 6 devrait suffire, la prochaine fois.

Une fois arrivés dans la salle, la surprise est plutôt agréable : les sièges sont immenses, inclinables, et munis d’espaces sur les côtés pour poser les boissons.

Notez que cette dernière option est présente dans toute voiture américaine, et pas uniquement pour le conducteur. De là à penser que les Américains passent leur temps à ingurgiter des liquides divers et variés tout en roulant, il y a un pas minuscule que je franchit allégrement.

Après la traditionnelle série de ‘teasers’ et autres ‘ads’, le film peut enfin commencer.

Parlons franchement : un film de danse est une simple excuse pour mettre en valeur des chorégraphies impressionnantes via une bande-son efficace. Le scénario – le quoi ? – est en général quasi inexistant. Aucune importance, ce n’est absolument pas le propos du film.

Dans ce segment très particulier de l’industrie Hollywoodienne, Step Up 2 est l’un des meilleurs que j’ai pu voir.

L’histoire en bref :

Une jeune ‘street dancer’ entre contre sa volonté dans une école de ballet. N’arrivant pas à gérer son double emploi du temps, elle se fait virer de son ‘crew’ – particulièrement prestigieux – à quelques semaines de la plus importante compétition de ‘street dance’ locale. Motivée par l’un des meilleurs danseurs de l’école, elle monte un nouveau groupe, composé d’asociaux et de freaks.

Il y a bien évidemment des bouts d’amour dedans, et bien évidemment, les gentils freaks gagnent face au crew qui avait méchamment jeté l’héroïne. Comment ça je suis un ‘spoiler’ ? Vous n’aviez pas déjà deviné ? De toute façon, comme précisé plus haut, le scénario n’a aucune espèce d’importance.

La musique est particulièrement prenante. Ce n’est d’ailleurs pas étonnant que la moitié des morceaux présents dans l’OST passent en boucle sur toute radio hip-hop US digne de ce nom.

Les chorégraphies sont très bonnes dans l’ensemble mais 4 se distingue plus particulièrement :

- La première est un ‘battle’ entre l’héroïne et son ‘grand frère’ adoptif. On ne voit intervenir ce danseur que durant cette unique scène, mais c’est une véritable bombe. Le final est à couper le souffle.

- La seconde est présentée dans une vidéo tournée par les gentils freaks pour tourner en dérision le méchant crew. Bourrée d’humour et d’auto-dérision, cette chorégraphie est un petit bijou de créativité.

- La troisième est la prestation du méchant crew lors de la fameuse compétition. Très sombre, très violente, très ‘bad boy’, c’est un véritable régal.

- Enfin, le film se termine bien évidemment sur la participation des freaks à la compétition. Si ces danseurs sont présentés comme une bande de petits rigolos tout au long du film, ils deviennent soudain particulièrement sérieux.

Et là, ça fait mal ! Très, très mal ! Originalité, puissance, maestria, cette dernière chorégraphie est l’une des plus impressionnantes que j’ai pu voir dans un film de danse.

Curieusement, j’avais une farouche envie de sortir danser après le film…

En conclusion, si vous aimez la danse, la musique hip-hop, et n’êtes pas trop regardant quand au scénario, courrez voir Step Up 2, vous ne le regretterez pas.

Enfin, quand il sortira en France…



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