Oui, je sais, parler d’un événement trois mois après son occurrence relève de l’abus le plus complet, mais hé, regardez les choses en face : mieux vaut trois mois que six. Quoi qu'il en soit, il est temps de vous narrer mon Spring Break.
Petite mise au point pour ceux qui ne seraient pas au parfum…
Spring Break est une épopée mythique, une chevauchée fantastique, un foutoir innommable où tous les étudiants Américains sortent soudainement le nez de leurs bouquins tandis qu’ils réalisent que :
- Et d’unze, le printemps est là, avec son lot de chtites fleurs champêtres, d’abeilles butineuses, de lapins coquins, et de flux hormonaux sauvagement incontrôlés
- Et de deuze, les exams viennent tout juste de se terminer, après avoir libéralement prodigué leur lot de stress, de nuits blanches, de litres de Red Bull ingurgités, et de tension exténuante
- Et de troize, tiens, c’est quand même chouette, dis donc, voilà-t-y pas que dix jours de vacances se profilent à l’horizon, qu’on dirait presque que c’était fait exprès
Résultat : des hordes de djeuns aux hormones en ébullition envahissent les plages du Mexique ou de Floride pour passer une grosse semaine de débauche où alcool, drogues et luxure coulent à flot. Cerise sur le gâteau, l'événement bénéficie de la bénédiction des parents, ces derniers se remémorant avec nostalgie le temps où ils partaient en sucette en lieu et place de leurs chérubins.
Alors bien sûr, un événement d’une telle ampleur se prépare tôt, très tôt, à moins d’être prêt à payer un prix exorbitant pour le transport, le logement, et les innombrables frais annexes (notamment les alcool, drogues et luxure sus-cités).
Essayant - pour une fois - de ne pas procrastiner plus que de raison, mes car-mates et moi-même programmons donc un Spring Break alternatif un bon mois à l’avance. Le programme est alléchant : un road trip de dix jours formant une grande boucle reliant Nashville, Memphis, New Orleans, puis Atlanta, avant un retour maison bien mérité.
Le plan consistait donc en une virée comptant plus de trente heures de route, suivant une piste poussiéreuse et chargée d’histoire, celle de la musique noire américaine: country, blues, jazz et hip-hop (pour les pinailleurs, si la musique country n’est effectivement que rarement jouée par des afro-américains, elle n’aurait jamais vu le jour si la folk music blanche n’avait pas fricotée avec deux frères noirs comme une nuit sans lune, blues et gospel).
Murphy ayant toujours quelque mauvais tour dans son sac, je me retrouve finalement la veille du coup d’envoi de Spring Break sans partenaires de virée, sans moyen de transport, et sans argent. Je vous passe les détails, mais vous pouvez imaginer sans mal ma frustration.
Je tente d’innombrables plans de repli, mais rien à faire, tout tombe à l’eau, à croire que Murphy a vraiment décidé de pourrir mes vacances (pourtant bien méritées).
Mon salut me sera finalement accordé après quelques jours de purgatoire par un ange. Enfin, une sorte…
Ne manquez pas la suite des aventures de votre lapinidé préféré !
À venir : St Paddy’s Day chez les Pirates